La CNESST vient de rendre publiques les conclusions de son enquête sur l’accident du travail survenu le 4 juin 2019, à Saint-Ferréol-les-Neiges, et ayant coûté la vie à M. François Bergeron, mécanicien et propriétaire de l’entreprise EF Bergeron et Fils inc.
Chronologie de l’accident
Le jour de l’accident, M. Bergeron a entrepris des travaux visant à remplacer une valve à air défectueuse sur le camion à benne basculante qui était stationné devant le garage. Pour accomplir cette tâche, il s’est placé à la hauteur des deux essieux arrière, entre le châssis et la benne, qui était alors levée environ au tiers de sa hauteur.
La conductrice du camion, qui ignorait que des réparations seraient effectuées sur le véhicule ce matin-là, est arrivée quelques instants plus tard. Elle s’est installée au poste de conduite sans apercevoir M. Bergeron. Puis, elle a actionné les commandes pour faire descendre la benne. M. Bergeron a alors été écrasé entre celle-ci et le châssis. Les secours ont rapidement été appelés sur les lieux et M. Bergeron a été transporté au centre hospitalier, où son décès a été constaté.
Causes de l’accident
L’enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l’accident :
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- Le mécanicien a été écrasé lorsque la benne est descendue alors qu’il effectuait des réparations entre la benne et le châssis du camion;
- L’absence de mesures de contrôle des énergies dangereuses a exposé le travailleur à un danger d’écrasement lorsqu’il travaillait entre la benne et le châssis du camion.
Considérant que l’entreprise a mis fin à ses activités à la suite de l’accident, aucune mesure corrective n’a été demandée par la CNESST.
Comment éviter un tel accident
Pour prévenir les accidents lorsque des travaux doivent être effectués dans la zone dangereuse d’un appareil mobile, des solutions existent, notamment :
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- éviter de travailler à l’intérieur de la zone dangereuse en effectuant ce type de travaux à partir d’une fosse de réparation ou encore à l’aide d’un pont élévateur;
- lorsque ces premières options ne sont pas envisageables, mettre en place et appliquer une méthode de contrôle des énergies dangereuses permettant d’éviter toute libération d’énergie intempestive alors qu’un travailleur se trouve dans la zone dangereuse. Dans le cas de travaux réalisés sous la benne d’un camion à benne basculante, il s’agit d’utiliser la béquille de sécurité de la benne et d’indiquer, à l’aide d’une mention visible, qu’une intervention est en cours sur le véhicule. Il est également recommandé d’éteindre le moteur du véhicule et de conserver la clé de contact sur soi pour la durée les travaux.
Par la loi, l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique de ses travailleurs. Il a également l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires.
Les travailleurs doivent faire équipe avec l’employeur pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer ou les contrôler.
Suivis de l’enquête
La CNESST transmettra le rapport d’enquête à l’Association des camionneurs artisans, à l’Association du camionnage du Québec ainsi qu’à l’Association des routiers professionnels du Québec pour informer leurs membres des conclusions de l’enquête, ainsi que pour les sensibiliser à l'importance d’utiliser la béquille de sécurité lorsqu'une intervention doit être effectuée sous la benne en position levée;
Le rapport d’enquête sera également diffusé dans les établissements de formation offrant les programmes d’études Mécanique de véhicules lourds routiers et Transport par camion pour sensibiliser les futurs travailleurs;
De plus, de manière à éviter qu'un tel accident se reproduise, une intervention de la CNESST est en cours auprès des fabricants de camions à benne pour s'assurer, entre autres, que l'information sur l'utilisation des équipements de contrôle des énergies soit connue et mise à la disponibilité des utilisateurs.
Source : CNESST