Le premier minstre du Québec, François Legault, a publié ce matin sur sa page Facebook une réaction suite à son passage sur les lieux de homicide de Thomas Trudel, un jeune de 16 ans, sans histoire, mort par balles à Montréal.
Voici la publication
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«Je suis triste et fâché ce matin. J’essayais de lire les journaux, mais j’étais distrait. À chaque fois, la mort du jeune Thomas Trudel revenait me hanter. Une vie fauchée à 16 ans, sans aucune raison, c’est tellement injuste. C’est tellement dur à accepter!
Si ça vient autant me chercher, c’est parce qu’hier, je me suis rendu sur les lieux du drame. J’ai lu les témoignages laissés par ses amis. J’ai vu tout l’amour que lui portaient ceux qui le connaissaient bien. J’ai lu toute la souffrance liée à son départ. Un départ cruel.
C’est impossible de se mettre à la place de ses parents et des parents des autres jeunes qui ont été assassinés à Montréal dans les derniers mois. Mais ça doit être terrible. Ils doivent être inconsolables. Je ne peux même pas imaginer perdre un de mes deux gars comme ça. Un parent ne devrait jamais avoir à enterrer un enfant.
Comme Montréalais, j’avoue que je ne reconnais plus Montréal. Des fusillades éclatent aux quatre coins de la ville régulièrement. Et ceux qui tirent sont des personnes de plus en plus jeunes. Souvent des mineurs
C’est déjà choquant de voir des gangs de rue se tirer dessus. Mais quand ils tuent des adolescents qui n’ont rien à voir avec les gangs, comme Thomas Trudel et Meriem Boundaoui, c’est carrément révoltant.
Ce n’est pas normal que nos jeunes ne soient pas en sécurité. Ce n’est pas normal que nos jeunes se fassent abattre par armes à feu en revenant de jouer. Ce n’est pas normal que ça se passe ici, chez nous à Montréal
Comme premier ministre du Québec, je me sens responsable et je ne peux pas accepter ça. Ça doit être la même chose pour la mairesse Plante et je sais que c’est le cas pour Geneviève Guilbault , notre ministre de la Sécurité publique. Les policiers doivent avoir le même sentiment. C’est notre responsabilité d’assurer la sécurité des Québécois.
On fait déjà beaucoup pour contrer cette violence avec l’opération Centaure. Les policiers multiplient les enquêtes, les arrestations et des centaines d’armes à feu ont déjà été confisquées. Mais il faut qu’on en fasse encore plus. J’ai demandé aux ministres de penser à tous les moyens qu’on pourrait prendre pour aider les policiers. Je vous le dis ici ce matin : aucun moyen, aucune ressource nécessaire ne va être refusée aux policiers. Il faut mettre fin à cette violence gratuite.
On travaille aussi en prévention avec la ville et les groupes communautaires, même si ces interventions peuvent prendre du temps à porter leurs fruits. Il faut se donner pour objectif d’éradiquer les gangs de rue à Montréal. Pour ça, la répression ne suffira pas. Oui, il faut arrêter les bandits et les mettre en prison. Mais on doit aussi travailler sur les racines du problème, les conditions qui permettent l’émergence des gangs de rue.
Ça va être difficile, ça va être long. Mais quand on va avoir un sentiment de découragement, on va penser à Thomas. On va penser à Meriem. On ne se découragera pas. On va le faire pour eux. On va le faire pour nos jeunes.»
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